Différences entre les versions de « Frédéric Bastiat:Nécrologie par Gustave de Molinari »

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{{titre2|Nécrologie de [[Frédéric Bastiat]]|Analyse de [[Gustave de Molinari]]|publiée dans le ''Journal des économistes'' (p. 180-196)}}
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La science économique a payé, depuis quelques années, un cruel tribut à la mort. Après un long intervalle d'abandon et d'atonie, elle avait réussi à réunir, à grouper quelques intelligences d'élite, qui s'efforçaient de continuer la tradition des Quesnay, des Turgot, des J.-B. Say et des Charles Comte. La Société des Économistes servait de point de réunion à ces hommes, que préoccupait un ardent désir de propager et de faire avancer une science devenue plus que jamais nécessaire au bien-être et au repos de l'humanité. Comme leurs illustres devanciers les économistes du dix-huitième siècle, ils poursuivaient la recherche de la vérité économique, dans le seul but d'être utiles à leurs semblables. Si quelque divergence d'opinion se manifestait parmi eux, aussitôt une discussion commune venait éclairer le point sur lequel portait le dissentiment, et il était rare que l'obstacle qui avait arrêté l'intelligence d'un seul ne cédât point à l'effort de tous. C'est ainsi, grâce à cette fréquentation d'hommes animés du même esprit, émus de la même passion, que s'est maintenu parmi nous, en s'enrichissant chaque jour, le dépôt de la science économique. C'est ainsi que l'économie, quoique repoussée de l'enseignement officiel, et en butte aux imputations calomnieuses ou ineptes de la mauvaise foi et de l'ignorance, a pu conserver en France le rang honorable où ses fondateurs et ses maîtres l'avaient placé au dix-huitième siècle.
La science économique a payé, depuis quelques années, un cruel tribut à la mort. Après un long intervalle d'abandon et d'atonie, elle avait réussi à réunir, à grouper quelques intelligences d'élite, qui s'efforçaient de continuer la tradition des Quesnay, des Turgot, des J.-B. Say et des Charles Comte. La Société des Économistes servait de point de réunion à ces hommes, que préoccupait un ardent désir de propager et de faire avancer une science devenue plus que jamais nécessaire au bien-être et au repos de l'humanité. Comme leurs illustres devanciers les économistes du dix-huitième siècle, ils poursuivaient la recherche de la vérité économique, dans le seul but d'être utiles à leurs semblables. Si quelque divergence d'opinion se manifestait parmi eux, aussitôt une discussion commune venait éclairer le point sur lequel portait le dissentiment, et il était rare que l'obstacle qui avait arrêté l'intelligence d'un seul ne cédât point à l'effort de tous. C'est ainsi, grâce à cette fréquentation d'hommes animés du même esprit, émus de la même passion, que s'est maintenu parmi nous, en s'enrichissant chaque jour, le dépôt de la science économique. C'est ainsi que l'économie, quoique repoussée de l'enseignement officiel, et en butte aux imputations calomnieuses ou ineptes de la mauvaise foi et de l'ignorance, a pu conserver en France le rang honorable où ses fondateurs et ses maîtres l'avaient placé au dix-huitième siècle.


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[3] Harmonies économiques, p. 9.
[3] Harmonies économiques, p. 9.
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