Différences entre les versions de « Friedrich A. Hayek:Au sujet de Hayek : correspondance »
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Version du 10 mai 2007 à 08:29
Friedrich A. Hayek | |
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1899-1992 | |
Auteur libéral classique | |
Citations | |
« La liberté, laissée à chacun d'utiliser les informations dont il dispose ou son environnement pour poursuivre ses propres desseins, est le seul système qui permette d'assurer la mobilisation la plus optimale possible de l'ensemble des connaissances dispersées dans le corps social. » « Laisser la loi aux mains de gouvernants élus, c'est confier le pot de crème à la garde du chat. » | |
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Un site qui contient quand meme quelques bêtises... "on ne peut accroître la securite des uns qu'en diminuant celle des autres", il fallait oser ! Au global, cependant, un monsieur intéressant, même si sa position dans l'histoire le mene a quelques aveuglements.
Ainsi la contradiction fondamentale entre l'idée que le Planisme (le socialisme "a l'ancienne") amène au totalitarisme, par le jeu d'un pouvoir toujours plus grand laissé aux 'experts', aux 'technocrates'... et l'affirmation (irrefutable) que c'est dans les milieux populaires et non dans la société superieue prussienne que s'est développé le nazisme. Le peuple, lui, se moquait complètement de ces histoires de plan et d'organisation de la société ! Le peuple voulait du pain, un point c'est tout ! Hitler lui en a promis, Hitler a été cru, Hitler a été élu.
Par ailleurs, cette même affirmation fait peu de cas du soutien de la droite traditionnelle à Hitler, qui l'a installé au pouvoir bien mieux que le seul suffrage universel. Mais bon.
En fait, l'affirmation que le socialisme favorise l'avènement du totalitarisme est discutable (litote). Pourquoi le peuple élit-il un 'sauveur' ? C'est parce qu'il a perdu confiance en toute autre solution pour le sortir de son état présent. "Unsere letzte Hofnung : Hitler !"
Or, cet état de desespoir des masses, il semble que le libéralisme (qui permet et ne condamne point les inégalites les plus criantes) soit bien plus à même de l'atteindre que le Planisme, sauf bien sur lorsque celui-ci mène la société à la catastrophe économique. Ce qui arrive il est vrai souvent, mais surtout dans les pays qui, justement, sont déjà sous l'emprise du totalitarisme !
La France de De Gaulle était une économie quasi planifiée; où est le nouveau Staline qui s'est érigé sur les ruines de ce planisme-la ?
Une dernière chose: On se demande de plus en plus comment certains puissants, se présentant sous l'étiquette "liberale" tant que celle-ci sert leurs intérêts (on se souvient de Calvet hurlant a la fermeture des frontières...), peuvent se réclamer d'un Hayek alors que leurs préceptes sont a l'opposé de la vision libérale de l'Autrichien. Hayek dit: "le role de l'etat est de garantir a chacun un maximum de liberté". C'est exactement ce que dit la gauche moderne, et c'est exactement ce que combattent ces hypocrites pseudo-libéraux, qui veulent surtout qu'on défende une liberté (la leur) au détriment des autres !
Thomas Miconi, informaticien.
A propos de Hayek
(réponse à Thomas Miconi)
[D'abord pour les pages sur Hayek : merci pour ce petit résumé de l'oeuvre d'un grand monsieur.]
Thomas Miconi a écrit :
Un site qui contient quand même quelques bêtises... "on ne peut accroitre la sécurite des uns qu'en diminuant celle des autres", il fallait oser !
Il aurait peut-être fallu ajouter "à budget identique". La sécurité est un service qui coûte cher, car les moyens humains et matériels affectés à la sécurité sont soustraits des tâches productives. On pourrait ainsi dire que la sécurité (de ceux qui en bénéficient) appauvrit ceux qui la paient. Comme l'appauvrissement est un facteur d'insécurité, la phrase n'est pas dénuée de sens, même si je la trouve un peu tirée par les cheveux.
Au global, cependant, un monsieur intéressant, même si sa position dans l'histoire le mène à quelques aveuglements. Ainsi la contradiction fondamentale entre l'idée que le Planisme (le socialisme "a l'ancienne") amène au totalitarisme, par le jeu d'un pouvoir toujours plus grand laissé aux 'experts', aux 'technocrates'... et l'affirmation (irrefutable) que c'est dans les milieux populaires et non dans la société supérieue prussienne que s'est développé le nazisme. Le peuple, lui, se moquait complètement de ces histoires de plan et d'organisation de la société ! Le peuple voulait du pain, un point c'est tout ! Hitler lui en a promis, Hitler a été cru, Hitler a été elu.
Je ne vois aucune contradiction. Pour avoir du pain, il y a deux solutions : faire ce qu'il faut soi-même pour en avoir, ou s'en remettre au Plan. Hitler, c'était clairement le choix du Plan.
Par ailleurs, cette meme affirmation fait peu de cas du soutien de la droite traditionnelle à Hitler, qui l'a installé au pouvoir bien mieux que le seul suffrage universel. Mais bon.
La droite traditionnelle a toujours, pour des questions d'intérêts, eu elle-même un pied dans cette idéologie du Plan dénoncée par Hayek, et s'est souvent retrouvée à en élaborer les règles. C'est d'ailleurs encore le cas actuellement.
En fait, l'affirmation que le socialisme favorise l'avènement du totalitarisme est discutable (litote). Pourquoi le peuple élit-il un 'sauveur' ? C'est parce qu'il a perdu confiance en toute autre solution pour le sortir de son état present.
Plutôt parce qu'il a perdu confiance en ses propres capacités. C'est alors qu'il se tourne vers les gourous. Le totalitarisme, c'est d'abord l'abandon de ses propres choix ("on va écouter ce que dit le monsieur") et la décision de lier irrévocablement son destin individuel à une structure (si la structure s'écroule, tout le monde plonge, parce que la structure est obligatoire, et comme cela il n'y aura pas de jaloux).
Une derniere chose: On se demande de plus en plus comment certains puissants, se presentant sous l'etiquette "liberale" tant que celle-ci sert leurs intérets (on se souvient de Calvet hurlant a la fermeture des frontières...), peuvent se réclamer d'un Hayek alors que leurs préceptes sont a l'opposé de la vision libérale de l'Autrichien.
Très juste. Pour faire le tri, un bon test : demandez à un "libéral" s'il est favorable à la privatisation de la monnaie d'Etat et à la libre concurrence entre systèmes monétaires privés...
Hayek dit: "le role de l'etat est de garantir a chacun un maximum de liberte". C'est exactement ce que dit la gauche moderne, et c'est exactement ce que combattent ces hypocrites pseudo-liberaux, qui veulent surtout qu'on defende une liberte (la leur) au detriment des autres !
Je vous suggère de faire le même test auprès de la "gauche moderne"...
Dobb
Thomas Miconi a écrit :
On se demande de plus en plus comment certains puissants, se présentant sous l'étiquette "libérale" tant que celle-ci sert leurs intérêts (on se souvient de Calvet hurlant a la fermeture des frontières...), peuvent se réclamer d'un Hayek alors que leurs préceptes sont à l'opposé de la vision libérale de l'Autrichien. Hayek dit: "le rôle de l'Etat est de garantir a chacun un maximum de liberté". C'est exactement ce que dit la gauche moderne, et c'est exactement ce que combattent ces hypocrites pseudo-liberaux, qui veulent surtout qu'on défende une liberté (la leur) au detriment des autres !
Entièrement d'accord : une bonne partie de la droite a fait une OPA sur un auteur comme Hayek qui serait effrayé de voir une partie de sa descendance. Que des conservateurs, voire des nationalistes, se réclament de l'Autrichien est a mourir de rire, et ses disciples sont à peu pres tous des extremistes qui feraient bien de relire Hayek avant d'écrire n'importe quoi (ou alors ne pas se réclamer de lui). Quant a la gauche moderne, il ne m'a pas semblé jusqu'a présent, qu'elle a merité ses galons de liberalisme, hormis sur quelques sujets de société comme le PACS par exemple. Enfin je parle de la gauche française. Le blairisme est au contraire largement conforme a la vision libérale que Hayek prônait, et la gauche française ferait bien d'en prendre de la graine.
Ainsi la contradiction fondamentale entre l'idée que le Planisme (le socialisme "a l'ancienne") amène au totalitarisme, par le jeu d'un pouvoir toujours plus grand laissé aux 'experts', aux 'technocrates'... et l'affirmation (irréfutable) que c'est dans les milieux populaires et non dans la société supérieure prussienne que s'est développé le nazisme. Le peuple, lui, se moquait complètement de ces histoires de plan et d'organisation de la société ! Le peuple voulait du pain, un point c'est tout ! Hitler lui en a promis, Hitler a été cru, Hitler a été élu.
Par ailleurs, cette même affirmation fait peu de cas du soutien de la droite traditionnelle a Hitler, qui l'a installé au pouvoir bien mieux que le seul suffrage universel. Mais bon.
C'est exact, tout comme dans l'Italie fasciste d'ailleurs. Mais ce soutien de la droite allemande et italienne n'enlève rien au fait que les nazis et surtout les fascistes venaient politiquement du socialisme (ancienne formule, corporatiste et collectiviste)
La gauche ne voulait qu'un régime socialiste ; la droite ne voulait qu'un regime autoritaire ; les deux ont eu droit à un régime totalitaire (effet non voulu) et planiste (effet recherché). Seuls les liberaux se sont opposés a part égale aux conservateurs autoritaristes et aux socialistes planistes. Hitler (hormis son racisme), Mussolini et bien d'autres n'ont fait que synthétiser ces deux courants.
Or, cet état de desespoir des masses, il semble que le libéralisme (qui permet et ne condamne point les inégalites les plus criantes) soit bien plus à même de l'atteindre que le Planisme, sauf bien sûr lorsque celui-ci mène la societe a la catastrophe économique. Ce qui arrive il est vrai souvent, mais surtout dans les pays qui, justement, sont déjà sous l'emprise du totalitarisme !
Il ne me semble pas du tout certain qu'un regime libéral puisse amener plus sûrement qu'un autre au desespoir des masses. Aucun régime authentiquement libéral n'a été renversé ainsi, a moins d'y inclure la Russie tsariste, qui était certes capitaliste mais totalement féodale et pas du tout liberale.
Planisme, catastrophe économique et totalitarisme vont effectivement souvent de pair. Un reproche majeur qu'on peut formuler à Hayek est justement de confondre ces régimes avec tous les régimes. Aron, qui traite Hayek de Whig dogmatique, dit justement que "les régimes doux n'ont pas instauré de despotisme tutélaire, et quand les régimes ont instauré un despotisme celui-ci n'était que secondairement tutélaire, il était violent et idéocratique" (Essai sur les libertés, p.133)
Nach
Les réponses de l'intéressé
Réponse à Dobb
Une dernière chose: On se demande de plus en plus comment certains puissants, se présentant sous l'étiquette "liberale" tant que celle-ci sert leurs intérêts (on se souvient de Calvet hurlant a la fermeture des frontières...), peuvent se reclamer d'un Hayek alors que leurs préceptes sont a l'opposé de la vision liberale de l'Autrichien.
Très juste. Pour faire le tri, un bon test : demandez à un "libéral" s'il est favorable à la privatisation de la monnaie d'Etat et à la libre concurrence entre systèmes monétaires privés...
Hmmm.. Le faible nombre de personne capable de se représenter le fonctionnement d'un tel systeme (je n'en suis pas) limite beaucoup le champ d'application de ce test :o)
Hayek dit: "le rôle de l'etat est de garantir a chacun un maximum de liberté". C'est exactement ce que dit la gauche moderne, et c'est exactement ce que combattent ces hypocrites pseudo-libéraux, qui veulent surtout qu'on defende une liberte (la leur) au detriment des autres ! Je vous suggère de faire le même test auprès de la "gauche moderne"...
Disons que les contraintes que pose la "gauche moderne" (c'est-a-dire celle qui ne considère pas qu'un être humain se transforme immédiatement en bête immonde a la seconde ou il appose sa signature sur le fomulaire de création d'entreprise...) sur la libre entreprise, amènent une restriction de liberté d'un tout autre ordre que celle qui découle, pour les salariés, des mesures pronées par Kessler et al.
En fait, je suis reste un peu scotché aux Raisins de la Colère, qui énumère un nombre important de craintes que l'on peut nourrir a l'égard d'une liberté trop grande laissée à l'entrepreneur - au detriment de ses employés potentiels.
C'est par ailleurs un livre remarquable, en dehors de toute consideration politique.
Réponse à Nach
Quant a la gauche moderne, il ne m'a pas semblé jusqu'à présent, qu'elle a mérité ses galons de libéralisme, hormis sur quelques sujets de société comme le PACS par exemple. Enfin je parle de la gauche française. Le blairisme est au contraire largement conforme a la vision liberale que Hayek prônait, et la gauche française ferait bien d'en prendre de la graine.
Sur Tony Blair, il me semble qu'on cède beaucoup au piege classique : la confusion entre sa rhétorique (liberal-democrate à souhait) et ses actes concrets.
J'ai du mal a me représenter l'avancée libérale que constitue l'instauration d'un droit d'entrée massif aux universités, surtout quand dans le même temps on supprime le mécanisme de bourse.
J'ai également beaucoup de mal a voir le "libéralisme" qui sous-tend l'interdiction faite à un chômeur de refuser trois offres d'emplois successives, indifféremment du contenu (ou du salaire !) de ces offres, sous peine de radiation.
Toute l'Angleterre a ri (jaune) de cette histoire d'une vieille dame à qui on avait supprimé toute allocation parce qu'elle avait refusé un emploi d'hotesse de messagerie rose...
Est-ce la le triomphe de la vision Hayékienne ?
Thomas Miconi,
informaticien.
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