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Pascal Salin
né en 1939
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Auteur minarchiste
Citations
« L'État n'a aucune justification morale ni scientifique, mais (...) constitue le pur produit de l'émergence de la violence dans les sociétés humaines. »
« La théorie keynésienne représente une aberration dans l'histoire des idées économiques. Elle repose en effet sur une approche directement en termes collectifs (par définition de variables macroéconomiques) en ignorant le caractère rationnel et volontaire de l'action humaine. »
« Les libéraux ne sont pas concernés par le marché, ils sont concernés par les droits, ce qui n'est pas du tout la même chose. »
« L'argent public finit toujours dans des poches privées. »
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Pascal Salin:Le libre-échange
Le libre-échange de Pascal Salin


Anonyme
Analyse d'Arnaud Parienty


Professeur au lycée Paul-Lapie, à Courbevoie

Résumé

Cet ouvrage entend montrer que le libre-échange des marchandises entre nations est favorable à leur revenu. Il examine les obstacles protectionnistes aux échanges, en démonte les justifications et montre qu'ils reflètent généralement l'action de groupes de pression efficaces. Le livre se termine par un rapide historique des débats passés sur cette question.

Commentaire critique

On connaît Pascal Salin pour ses prises de position très libérales dans le débat public sur un grand nombre de questions. S'il n'a évidemment pas mis son drapeau dans sa poche en écrivant ce petit ouvrage, celui-ci est d'abord un bon livre d'économie, utilisant à merveille les raisonnements développés par cette discipline pour remettre en cause un certain nombre de lieux communs sur les échanges internationaux.

L'auteur présente ainsi avec une grande clarté l'argument ricardien, selon lequel le bénéfice que chacun retire du libre-échange est indépendant du niveau d'efficacité qu'il atteint dans différentes productions. Il en déduit notamment que les différences de taux de prélèvement entre pays ne peuvent nuire à la compétitivité, ce qui ôte toute justification au remboursement de la TVA sur les exportations, conclusion conséquente mais courageuse pour un libéral.

Il démonte efficacement de nombreux arguments mal fondés avancés au secours du protectionnisme (qui est souvent présenté comme l'arme des faibles contre les forts, ce qui est très discutable à l'heure de la mise en cause de la PAC ou des droits américains sur l'acier). La principale objection qui peut être adressée à l'encontre de l'argumentation déployée est de dérouler le raisonnement dans un monde de marchés fonctionnant sans autre obstacle que l'action des politiques. Ainsi, il fait reposer l'échange sur la spécialisation ricardienne, quand on sait que les échanges intrabranches sont aujourd'hui dominants. Par exemple, dans un monde à la Ricardo, il est exact qu'une hausse du niveau général des prix dans un pays, quelle qu'en soit la cause, n'a aucun effet sur les échanges, dont l'intensité et la structure dépendent uniquement des coûts comparés à l'interne. Dans un monde à la Krugman, où les Renault et les VW sont des substituts imparfaits, le niveau général des prix influe sur les soldes commerciaux, ce qui réhabilite la contrainte extérieure, rapidement écartée comme une fiction par l'auteur.

De même, son objection à l'argument des industries naissantes (il y a des années de pertes et des années de gains, l'entrepreneur investit en considérant la somme actualisée des gains et des pertes ; par conséquent, si une industrie est destinée à devenir un jour efficace, l'entrepreneur investit même sans protection) ignore les irréversibilités telles que l'imposition d'un standard et le rationnement du crédit, dont Stiglitz et Weiss ont montré, il y a bien longtemps, la fréquence et l'impact. Il suppose également implicitement que les transferts de technologie se font sans problème, alors qu'on sait que négocier l'accès au marché est la seule manière d'obtenir des transferts pour un pays en développement (voir l'Asie orientale).

Pages correspondant à ce thème sur les projets liberaux.org :

On regrettera l'absence de présentation des modèles à facteur spécifique, facteurs dont la présence implique des redistributions internes pour que l'ouverture soit acceptable, ainsi que la moindre référence à la politique commerciale stratégique. Tous ces silences posent problème, dans la mesure où un universitaire de la qualité de monsieur Salin ne peut les ignorer, dans la mesure aussi où les partisans du libre-échange ont des réponses à faire valoir à ces arguments, qu'il aurait été intéressant de discuter. Ils réduisent parfois ce livre à un pamphlet assez lisse sur une question qui mérite mieux. Niveau de lecture

Ouvrage d'une grande clarté de raisonnement et d'expression, accessible à tous.


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