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Pascal Salin
né en 1939
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Auteur minarchiste
Citations
« L'État n'a aucune justification morale ni scientifique, mais (...) constitue le pur produit de l'émergence de la violence dans les sociétés humaines. »
« La théorie keynésienne représente une aberration dans l'histoire des idées économiques. Elle repose en effet sur une approche directement en termes collectifs (par définition de variables macroéconomiques) en ignorant le caractère rationnel et volontaire de l'action humaine. »
« Les libéraux ne sont pas concernés par le marché, ils sont concernés par les droits, ce qui n'est pas du tout la même chose. »
« L'argent public finit toujours dans des poches privées. »
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Pascal Salin:Les vérités libérales de Pascal Salin
Les vérités libérales de Pascal Salin


Anonyme
Analyse de Bogdan Calinescu


paru sur libres.org le 12 avril 2007

Français, n’ayez pas peur du libéralisme (Odile Jacob, 2007), c’est le titre du dernier livre de Pascal Salin. Une incitation raisonnable et raisonnée à l’audace d’un vrai changement.

« Pourquoi avez-vous détruit ce pays ? ». C’est la question principale que formule Pascal Salin dans cet ouvrage plein de bon sens. Il l’adresse à nos dirigeants, de gauche et de droite, qui se sont succédés au pouvoir depuis plus de 20 ans et, qui, lorsqu’ils n’ont pas enfoncé le pays dans la déprime économique, ont fait des « réformes » qui s’apparentent plus à des gadgets qu’à de vraies mesures de redressement économique et politique. Les chefs d’accusation sont énumérés avec la patience du procureur maître de son dossier. Et pourtant, Salin n’est « que » professeur à Paris-Dauphine. Mais il en a gros sur le cœur. Au nom d’un utopique « modèle social français », des générations de politiques se sont pratiquement moqués de ce pays et l’ont transformé en un musée de l’étatisme dans un monde de libertés. Victimes de l’autisme idéologique, soutenus par des médias complaisants, les hommes politiques, conseillés par des énarques, se sont entêtés à préserver ce « modèle » de chômage et de déclin économique. Réduction du temps de travail, « partage » du travail (et donc pénurie d’offres d’emplois), redistribution des richesses inexistantes, autant de mesures anachroniques qui n’ont contribué qu’à la survie d’une caste de décideurs et à l’apparition de la vraie fracture sociale, entre la catégorie des protégés du système étatique et celle de ceux qui prennent des risques et qui créent des richesses.

4252 Francais, N ayez pas peur du liberalisme.jpg

Pourtant, les occasions pour redresser ce pays n’ont pas manqué. Et Pascal Salin se fait un plaisir de nous les rappeler. Il y a eu le « pseudo libéralisme » de Giscard dont la croyance profonde était qu’on ne pouvait pas faire des réformes libérales dans un pays en crise alors que c’est justement à ce moment-là qu’il faut les faire. On ne peut pas s’empêcher de citer la réponse du Premier ministre Raymond Barre au prix Nobel d’économie, Hayek, qui lui suggère une politique monétaire restrictive : « Ce n’est pas aussi simple que cela ! ». Au contraire, l’Histoire a montré qu’il faut le faire même si, au début, « ce n’est pas simple ». A moyen terme, la réforme paye…

Après la cassure « ultra-étatiste » des années 1980 (qui se souvient des mesures protectionnistes de Jacques Delors ?), la droite revient avec la ferme volonté « de prouver que le libéralisme ça marche en France » (Jacques Chirac en 1984). Occasion perdue car les réformes faites, même si elles corrigent une partie des catastrophes socialistes, sont largement insuffisantes pour redresser l’économie du pays. Et elle marque l’installation de la droite dans une sorte de « réformisme (très) mou », mélange de mesures social-démocrates et faussement libérales dont les seules conséquences ont été d’enfoncer encore plus la France dans la mare étatiste.

Pascal Salin est un universitaire et cela se voit. Les pages sur la soi-disant crise du capitalisme sont d’une minutie pédagogique scolaire et devraient être insérées dans un manuel (ou dans un guide libéral) à l’usage de nos jeunes générations. Ainsi que le rappel (vrai) de l’affaire Enron, arme brandie régulièrement (comme d’ailleurs les accidents de train en Grande-Bretagne) par les « anti-libéraux » pour nous démontrer le caractère inique d’une économie libérale vouée à la faillite. Souvent, ces accusateurs se trompent et accusent le libéralisme alors qu’il s’agit justement de l’Etat comme par exemple pour certaines pannes de courant aux Etats-Unis où, en réalité, le système énergétique est très partiellement déréglementé. Un engin grippé ne veut pas dire la fin du système capitaliste et il ne demande pas obligatoirement la régulation de l’Etat qui pourrait même détruire le fonctionnement général. Mais le « larmoyisme social » de nos médias et homme politiques a plus de poids que les analyses rationnelles des hommes de bonne volonté…

Et pourtant, les autres pays l’ont bien fait. A l’auteur de détailler les réformes libérales mises en place par certains Etats comme la Nouvelle-Zélande ou l’Estonie, exemples de changement réussis. Il y a quelques jours seulement, la Suède vient d’annoncer une série de privatisations massives (et la suppression de l’ISF) qui se rajoutent aux réformes libérales prises par ce pays dans les années 1990. Bizarrement, en France, aucun des candidats aux élections n’a fait allusion à ces réformes…

Inutile de revenir sur les propositions de Salin afin de libérer la France. Pleines de bon sens, elles ont eu le mérite (pour certaines) d’avoir été essayées ailleurs : baisse des prélèvements obligatoires et des « charges acquises », toilettage du Code du travail pour encourager l’embauche dans les entreprises, ouverture à la concurrence du système de santé et des retraites.

Malgré quelques parenthèses théoriques (comme par exemple les pages du début sur les différences entre « l’individualisme libéral » et celui qui est « anachronique ») qui pourraient « faire peur » à certains lecteurs novices, l’ouvrage de Pascal Salin est d’une clarté implacable. Difficile d’avoir encore peur du libéralisme après l’avoir lu (seul le prix du livre inexplicablement très élevé pourrait effrayer le lecteur).


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