Différences entre les versions de « L'éthique, un drôle de truc ! »

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Autrement dit, il y a certaines choses qu'on peut apprendre ou non, au choix. Comme personne ne peut tout savoir, nous sommes bien obligés de choisir et d'accepter humblement notre ignorance. On peut vivre sans avoir de notion d'astrophysique, ni d'ébénisterie, ni de football, sans même savoir lire ni écrire : on vit peut-être moins bien, mais on vit. Pourtant, il faut savoir certaines choses, car ''il y va de notre vie'', comme on dit. Il faut savoir, par exemple, qu'il n'est pas bon pour la santé de sauter du balcon d'un sixième étage, ou qu'on ne fait pas de vieux os en suivant un régime à base de clous (n'en déplaise aux fakirs !) et de cyanure. De même, il vaut mieux savoir que, si on colle un marron à son voisin chaque fois qu'on le croise, on s'expose tôt ou tard à des représailles. Ces petits détails ont leur importance. On peut vivre de toutes sortes de façons, mais il y a des façons qui empêchent de vivre.
Autrement dit, il y a certaines choses qu'on peut apprendre ou non, au choix. Comme personne ne peut tout savoir, nous sommes bien obligés de choisir et d'accepter humblement notre ignorance. On peut vivre sans avoir de notion d'astrophysique, ni d'ébénisterie, ni de football, sans même savoir lire ni écrire : on vit peut-être moins bien, mais on vit. Pourtant, il faut savoir certaines choses, car ''il y va de notre vie'', comme on dit. Il faut savoir, par exemple, qu'il n'est pas bon pour la santé de sauter du balcon d'un sixième étage, ou qu'on ne fait pas de vieux os en suivant un régime à base de clous (n'en déplaise aux fakirs !) et de cyanure. De même, il vaut mieux savoir que, si on colle un marron à son voisin chaque fois qu'on le croise, on s'expose tôt ou tard à des représailles. Ces petits détails ont leur importance. On peut vivre de toutes sortes de façons, mais il y a des façons qui empêchent de vivre.


En un mot, parmi tous les savoirs possibles, un au moins est indispensable : celui qui nous apprend que certaines choses nous ''conviennent'' et d'autres pas. Certains aliments ne nous conviennent pas, certains comportements et attitudes non plus. A condition, bien entendu, de vouloir rester en vie. Si notre plus cher désir est de trépasser au plus vite, il est chaudement recommandé de boire de l'eau de Javel, ou de s'entourer du plus grand nombre d'ennemis possible. Mais supposons à titre provisoire que nous préférons vivre, et laissons de côté pour le moment les goûts respectables du candidat au suicide. Donc, certaines choses nous conviennent, que nous avons coutume de qualifier de "bonnes", car elle nous font du ''bien'' ; d'autres nous font un ''mal'' fou : nous les qualifions de "mauvaises". Savoir ce qui nous convient, c'est-à-dire distinguer entre le bon et le mauvais, est une connaissance que nous voulons tous acquérir - tous sans exception - car nous y sommes bien obligés.
En un mot, parmi tous les savoirs possibles, un au moins est indispensable : celui qui nous apprend que certaines choses nous ''conviennent'' et d'autres pas. Certains aliments ne nous conviennent pas, certains comportements et attitudes non plus. A condition, bien entendu, de vouloir rester en vie. Si notre plus cher désir est de trépasser au plus vite, il est chaudement recommandé de boire de l'eau de Javel, ou de s'entourer du plus grand nombre d'ennemis possible. Mais supposons à titre provisoire que nous préférons vivre, et laissons de côté pour le moment les goûts respectables du candidat au suicide. Donc, certaines choses nous conviennent, que nous avons coutume de qualifier de "bonnes", car elle nous font du ''bien'' ; d'autres nous font un ''mal'' fou : nous les qualifions de "mauvaises". Savoir ce qui nous convient, c'est-à-dire distinguer entre le bon et le mauvais, est une connaissance que nous voulons tous acquérir tous sans exception car nous y sommes bien obligés.


Comme je l'ai signalé, il y a des choses bonnes et d'autres mauvaises pour la santé : il faut savoir ce que nous devons manger, que le feu peut chauffer ou brûler selon les circonstances, que l'eau peut étancher notre soif et nous noyer. Pourtant, rien n'est simple : certaines drogues, par exemple, augmentent notre énergie ou produisent des sensations agréables mais leur abus continu peut être nocif. Elles sont bonnes ''par certains côtés'', mais mauvaises par d'autres : elles nous conviennent et en même temps ne nous conviennent pas. Dans le domaine des relations humaines, ces ambiguités sont encore plus fréquentes. Le mensonge est généralement mauvais car il discrédite le langage - dont nous avons tous besoin pour parler et vivre en société - et dresse les gens les uns contre les autres ; mais il peut être utile ou profitable de mentir pour obtenir un petit avantage. Ou pour accorder une faveur à quelqu'un. Exemple : vaut-il mieux dire la vérité sur son état à un malade atteint d'un cancer incurable, ou le tromper pour qu'il vive ses derniers instants sans angoisse ? Le mensonge ne nous convient pas, il est mauvais, mais il a parfois du bon. Nous avons déjà dit qu'il vaut mieux ne pas chercher la bagarre, mais tolérerons-nous qu'une fille soit violée sous nos yeux sans intervenir, simplement pour éviter de se battre ? Par ailleurs, le type qui dit toujours la vérité - quoi qu'il arrive - est mal vu ; et celui qui intervient dans le style Indiana Jones pour sauver la fille agressée a plus de chance de se retrouver la tête en compote que celui qui rentre tranquillement chez lui en sifflotant. En définitive, le mauvais peut paraître plus ou moins bon, et, dans certaines circonstances, le bon a toutes les apparences du mauvais. Un vrai sac d'embrouille.
Comme je l'ai signalé, il y a des choses bonnes et d'autres mauvaises pour la santé : il faut savoir ce que nous devons manger, que le feu peut chauffer ou brûler selon les circonstances, que l'eau peut étancher notre soif et nous noyer. Pourtant, rien n'est simple : certaines drogues, par exemple, augmentent notre énergie ou produisent des sensations agréables mais leur abus continu peut être nocif. Elles sont bonnes ''par certains côtés'', mais mauvaises par d'autres : elles nous conviennent et en même temps ne nous conviennent pas. Dans le domaine des relations humaines, ces ambiguités sont encore plus fréquentes. Le mensonge est généralement mauvais car il discrédite le langage dont nous avons tous besoin pour parler et vivre en société et dresse les gens les uns contre les autres ; mais il peut être utile ou profitable de mentir pour obtenir un petit avantage. Ou pour accorder une faveur à quelqu'un. Exemple : vaut-il mieux dire la vérité sur son état à un malade atteint d'un cancer incurable, ou le tromper pour qu'il vive ses derniers instants sans angoisse ? Le mensonge ne nous convient pas, il est mauvais, mais il a parfois du bon. Nous avons déjà dit qu'il vaut mieux ne pas chercher la bagarre, mais tolérerons-nous qu'une fille soit violée sous nos yeux sans intervenir, simplement pour éviter de se battre ? Par ailleurs, le type qui dit toujours la vérité quoi qu'il arrive est mal vu ; et celui qui intervient dans le style Indiana Jones pour sauver la fille agressée a plus de chance de se retrouver la tête en compote que celui qui rentre tranquillement chez lui en sifflotant. En définitive, le mauvais peut paraître plus ou moins bon, et, dans certaines circonstances, le bon a toutes les apparences du mauvais. Un vrai sac d'embrouille.


Il n'est pas si facile de vivre, car, dans ce domaine, les critères sur ce que nous devons faire peuvent être ''opposés''. En mathématique ou en géographie, il y a des savants et des ignorants, mais les savants sont presque toujours d'accord sur l'essentiel. Pour vivre, en revanche, les opinions sont loins d'être unanimes. Si nous voulons connaître des émotions fortes, nous pouvons choisir la formule 1 ou l'alpinisme ; mais si nous préférons la sécurité et la tranquillité, il vaut mieux aller chercher l'aventure au vidéoclub du coin. Selon l'un, rien n'est plus noble que de vivre pour les autres ; son voisin affirme que le plus utile est d'arriver à convaincre les autres de vivre au service d'un seul ; un troisième trouve que l'essentiel est de gagner de l'argent, un point c'est tout, et certains soutiennent que l'argent sans la santé ni les loisirs, sans affection sincère ni esprit serein, n'a aucun intérêt. Des médecins autorisés prétendent que la suppression du tabac et de l'alcool est un moyen sûr d'allonger la vie, à quoi les fumeurs et ivrognes répliquent que privés de tout il trouveraient évidemment la vie beaucoup plus longue. Etc.
Il n'est pas si facile de vivre, car, dans ce domaine, les critères sur ce que nous devons faire peuvent être ''opposés''. En mathématique ou en géographie, il y a des savants et des ignorants, mais les savants sont presque toujours d'accord sur l'essentiel. Pour vivre, en revanche, les opinions sont loins d'être unanimes. Si nous voulons connaître des émotions fortes, nous pouvons choisir la formule 1 ou l'alpinisme ; mais si nous préférons la sécurité et la tranquillité, il vaut mieux aller chercher l'aventure au vidéoclub du coin. Selon l'un, rien n'est plus noble que de vivre pour les autres ; son voisin affirme que le plus utile est d'arriver à convaincre les autres de vivre au service d'un seul ; un troisième trouve que l'essentiel est de gagner de l'argent, un point c'est tout, et certains soutiennent que l'argent sans la santé ni les loisirs, sans affection sincère ni esprit serein, n'a aucun intérêt. Des médecins autorisés prétendent que la suppression du tabac et de l'alcool est un moyen sûr d'allonger la vie, à quoi les fumeurs et ivrognes répliquent que privés de tout il trouveraient évidemment la vie beaucoup plus longue. Etc.
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Simplement que les termites-soldats luttent et meurent parce qu'elles ''doivent'' le faire, c'est plus fort qu'eux (comme l'araignée qui dévore la mouche). En revanche, Hector va affronter Achille parce qu'il le ''veut''. Les termites-soldats ne peuvent déserter, ni se révolter, ni tirer au flanc pour laisser leur place à d'autres : ils sont ''programmés'' par la nature pour accomplir obligatoirement leur mission héroïque. La situation d'Hector est différente. Il pourrait dire qu'il est malade, ou qu'il n'a pas envie d'affronter un combattant plus fort que lui, ces concitoyens le traiteraient sans doute de lâche et de dégonflé ou lui demanderait s'il a envisagé un autre plan pour arrêter Achille, mais, dans tous les cas, il n'y a pas de doute, il peut refuser d'être un héros. Quel que soit les pressions exercées sur lui, il pourra toujours se défiler : il n'est pas ''programmé'' pour être un héros, aucun homme ne l'est. D'où le mérite de son geste, et l'émotion épique avec laquelle Homère raconte son histoire. A la différence des termites, nous disons qu'Hector est ''libre'', et, pour cette raison même, nous admirons son courage.
Simplement que les termites-soldats luttent et meurent parce qu'elles ''doivent'' le faire, c'est plus fort qu'eux (comme l'araignée qui dévore la mouche). En revanche, Hector va affronter Achille parce qu'il le ''veut''. Les termites-soldats ne peuvent déserter, ni se révolter, ni tirer au flanc pour laisser leur place à d'autres : ils sont ''programmés'' par la nature pour accomplir obligatoirement leur mission héroïque. La situation d'Hector est différente. Il pourrait dire qu'il est malade, ou qu'il n'a pas envie d'affronter un combattant plus fort que lui, ces concitoyens le traiteraient sans doute de lâche et de dégonflé ou lui demanderait s'il a envisagé un autre plan pour arrêter Achille, mais, dans tous les cas, il n'y a pas de doute, il peut refuser d'être un héros. Quel que soit les pressions exercées sur lui, il pourra toujours se défiler : il n'est pas ''programmé'' pour être un héros, aucun homme ne l'est. D'où le mérite de son geste, et l'émotion épique avec laquelle Homère raconte son histoire. A la différence des termites, nous disons qu'Hector est ''libre'', et, pour cette raison même, nous admirons son courage.


Et nous arrivons au mot-clé de tout cette imbroglio : ''liberté''. Les animaux (sans parler des minéraux ni des plantes) sont obligés d'être tels qu'ils sont et de faire ce pourquoi ils ont été programmés naturellement. On ne peut leur reprocher leurs actes ni les admirer, ''car ils ne savent pas se comporter autrement''. Un tel comportement obligatoire leur épargne sans doute bien des cas de conscience. Bien entendu, les hommes sont aussi programmés par la nature, dans une certaine mesure. Nous sommes faits pour boire de l'eau, pas de l'eau de javel, et, malgré toutes nos précautions, nous finirons par mourir tôt ou tard. D'une façon moins impérieuse quoique analogue, notre programme ''culturel'' est déterminant : notre pensée est conditionnée par le language qui lui donne sa forme (un language imposé de l'extérieur, que nous n'avons pas inventé pour notre usage personnel) et nous sommes élevés dans certaines traditions, moeurs, attitudes, légendes... ; en un mot, on nous inculque au berceau certaines ''fidélités''. Cet ensemble pèse lourd et nous rend passablement prévisibles. Prenons par exemple Hector, dont nous venons de parler. Sa programmation naturelle éveillait en lui une soif de protection et d'entraide, vertu qu'il avait à peu près trouvé dans sa ville de Troie. Non moins naturellement, il éprouvait de la tendresse pour sa femme Andromaque - qui lui offrait une compagnie agréable - et pour son rejeton avec qui il était lié biologiquement. Culturellement, il se sentait de Troie et partageait la langue, les coutumes et les traditions de ses concitoyens. En outre, il avait été éduqué depuis son enfance pour être un bon guerrier au service de sa ville, pour prendre en horreur la lâcheté, indigne d'un homme. Si Hector trahissait les siens, il savait qu'il serait méprisé et châtié d'une façon ou d'une autre. Il était donc relativement bien programmé pour agir comme il l'a fait, n'est-ce pas ? Et pourtant...
Et nous arrivons au mot-clé de tout cette imbroglio : ''liberté''. Les animaux (sans parler des minéraux ni des plantes) sont obligés d'être tels qu'ils sont et de faire ce pourquoi ils ont été programmés naturellement. On ne peut leur reprocher leurs actes ni les admirer, ''car ils ne savent pas se comporter autrement''. Un tel comportement obligatoire leur épargne sans doute bien des cas de conscience. Bien entendu, les hommes sont aussi programmés par la nature, dans une certaine mesure. Nous sommes faits pour boire de l'eau, pas de l'eau de javel, et, malgré toutes nos précautions, nous finirons par mourir tôt ou tard. D'une façon moins impérieuse quoique analogue, notre programme ''culturel'' est déterminant : notre pensée est conditionnée par le language qui lui donne sa forme (un language imposé de l'extérieur, que nous n'avons pas inventé pour notre usage personnel) et nous sommes élevés dans certaines traditions, moeurs, attitudes, légendes... ; en un mot, on nous inculque au berceau certaines ''fidélités''. Cet ensemble pèse lourd et nous rend passablement prévisibles. Prenons par exemple Hector, dont nous venons de parler. Sa programmation naturelle éveillait en lui une soif de protection et d'entraide, vertu qu'il avait à peu près trouvé dans sa ville de Troie. Non moins naturellement, il éprouvait de la tendresse pour sa femme Andromaque qui lui offrait une compagnie agréable et pour son rejeton avec qui il était lié biologiquement. Culturellement, il se sentait de Troie et partageait la langue, les coutumes et les traditions de ses concitoyens. En outre, il avait été éduqué depuis son enfance pour être un bon guerrier au service de sa ville, pour prendre en horreur la lâcheté, indigne d'un homme. Si Hector trahissait les siens, il savait qu'il serait méprisé et châtié d'une façon ou d'une autre. Il était donc relativement bien programmé pour agir comme il l'a fait, n'est-ce pas ? Et pourtant...


Pourtant, Hector aurait pu dire : "Au diable toutes ces histoires !" Il aurait pu se déguiser en femme et s'évader de Troie à la faveur de la nuit, feindre d'être malade ou fou pour ne pas se battre, s'agenouiller devant Achille et lui offrir de la guider pour investir Troie par son flanc le plus faible ; il aurait aussi pu sombrer dans l'alcool ou inventer une nouvelle religion proclamant qu'on ne doit pas se battre contre ses ennemis, mais, au contraire, tendre l'autre joue quand on reçoit un soufflet. Tu me diras que tous ces comportements auraient eu l'air ''bizarres'', vu le caractère d'Hector et l'éducation qu'il avait reçu. Mais reconnaît que ces hypothèses ne sont pas ''impossibles'', alors qu'un Castor qui bricole un rayon de cire ou un termite qui déserte, c'est non seulement bizarre, mais surtout impossible. Avec les hommes, on ne peut jamais être entièrement sûr, contrairement aux animaux et autres êtres de la nature. Les hommes ont beau être programmé jusque dans les moindres détails, biologiquement et culturellement, ils peuvent toujours choisir une solution qui ne figure pas dans le programme (ou pas ''entièrement''). Nous pouvons dire "oui" ou "non", je veux ou je ne veux pas. Même forcé par les circonstances, nous n'avons jamais ''une seule'' voie à suivre, mais plusieurs.
Pourtant, Hector aurait pu dire : "Au diable toutes ces histoires !" Il aurait pu se déguiser en femme et s'évader de Troie à la faveur de la nuit, feindre d'être malade ou fou pour ne pas se battre, s'agenouiller devant Achille et lui offrir de la guider pour investir Troie par son flanc le plus faible ; il aurait aussi pu sombrer dans l'alcool ou inventer une nouvelle religion proclamant qu'on ne doit pas se battre contre ses ennemis, mais, au contraire, tendre l'autre joue quand on reçoit un soufflet. Tu me diras que tous ces comportements auraient eu l'air ''bizarres'', vu le caractère d'Hector et l'éducation qu'il avait reçu. Mais reconnaît que ces hypothèses ne sont pas ''impossibles'', alors qu'un Castor qui bricole un rayon de cire ou un termite qui déserte, c'est non seulement bizarre, mais surtout impossible. Avec les hommes, on ne peut jamais être entièrement sûr, contrairement aux animaux et autres êtres de la nature. Les hommes ont beau être programmé jusque dans les moindres détails, biologiquement et culturellement, ils peuvent toujours choisir une solution qui ne figure pas dans le programme (ou pas ''entièrement''). Nous pouvons dire "oui" ou "non", je veux ou je ne veux pas. Même forcé par les circonstances, nous n'avons jamais ''une seule'' voie à suivre, mais plusieurs.
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''Deuxièmement'' : être libre de faire ''une tentative'' ne garantit pas la ''réussite''. La liberté (qui consiste à choisir dans le domaine du possible) n'est pas l'omnipotence qui serait de toujours réussir ce qu'on entreprend, même l'impossible). C'est pourquoi plus grande sera notre ''capacité'' d'action, plus efficace sera notre liberté. Je suis libre de vouloir escalader le Mont Everest, mais, étant donné mon état physique lamentable et mon absence d'entraînement en alpinisme, il est pratiquement impossible que j'atteigne mon objectif. En revanche, je suis libre de lire ou de ne pas lire, mais, ayant appris à lire quand j'étais enfant, je n'aurais pas trop de mal à m'y mettre si j'en ai envie. Il y a des choses qui dépendent de ma volonté (c'est cela être libre), mais ''tout'' ne dépend pas de ma volonté (autrement, je serais omnipotent), car le monde est plein de volontés et d'impératifs qui échappent à mon contrôle. Si je ne me connais pas moi-même, et si je ne connais pas le monde dans lequel je vis, ma liberté ''se brisera'' un jour ou l'autre contre ces impératifs. Mais, détail important, cela ne m'empêchera pas d'être libre...même si cela me fait mal.
''Deuxièmement'' : être libre de faire ''une tentative'' ne garantit pas la ''réussite''. La liberté (qui consiste à choisir dans le domaine du possible) n'est pas l'omnipotence qui serait de toujours réussir ce qu'on entreprend, même l'impossible). C'est pourquoi plus grande sera notre ''capacité'' d'action, plus efficace sera notre liberté. Je suis libre de vouloir escalader le Mont Everest, mais, étant donné mon état physique lamentable et mon absence d'entraînement en alpinisme, il est pratiquement impossible que j'atteigne mon objectif. En revanche, je suis libre de lire ou de ne pas lire, mais, ayant appris à lire quand j'étais enfant, je n'aurais pas trop de mal à m'y mettre si j'en ai envie. Il y a des choses qui dépendent de ma volonté (c'est cela être libre), mais ''tout'' ne dépend pas de ma volonté (autrement, je serais omnipotent), car le monde est plein de volontés et d'impératifs qui échappent à mon contrôle. Si je ne me connais pas moi-même, et si je ne connais pas le monde dans lequel je vis, ma liberté ''se brisera'' un jour ou l'autre contre ces impératifs. Mais, détail important, cela ne m'empêchera pas d'être libre...même si cela me fait mal.


Dans la réalité, beaucoup de forces ''limitent'' notre liberté, des tremblements de terre aux tyrans en passant par les maladies. Mais notre liberté est aussi une force dans le monde, ''notre'' force. Cependant, si tu parles avec les gens, tu découvriras qu'ils ont plus souvent confiance des limites de leur liberté que de leur liberté à proprement parlé. Ils te diront : "Liberté ? Mais de quelle liberté parles-tu ? Comment peut-on être libre quand la télévision nous bourre le crâne, quand les gouvernants nous trompent et nous manipulent, quand les terroristes nous menacent, quand les drogues nous réduisent à l'esclavage, et quand par dessus le marché, je n'ai pas assez d'argent pour m'acheter la moto que je voudrais ?" Et si tu y regardes d'un peu plus près, tu t'aperçeveras que ceux qui tiennent ces discours, sous couvert de se plaindre, sont en réalité ravis de savoir qu'ils ne sont pas libres. Au fond, ils se disent : "Ouf ! Nous voilà débarrassés d'un sacré poid ! Comme nous ne sommes pas libres, nous ne pouvons pas être responsables de ce qui nous arriveras..." Mais je suis sûr que personne - ''personne'' - n'est vraiment convaincu de ne pas être libre ; personne ne peut admettre qu'il fonctionne comme un mécanisme d'horlogerie implacable ou comme un termite. On peut trouver qu'il est très ''difficile'' de faire librement certains choix dans certaines circonstances : par exemple, entrer dans une maison en flamme pour sauver un enfant, ou s'opposer fermement à un tyran), et qu'il vaut mieux dire qu'il n'y a pas de liberté pour ne pas avouer qu'on préfère librement la solution de facilité, à savoir attendre les pompiers ou lécher la botte qui vous piétine. Mais, intérieurement, une voix s'obstine à répéter : "Si tu avais voulu..."
Dans la réalité, beaucoup de forces ''limitent'' notre liberté, des tremblements de terre aux tyrans en passant par les maladies. Mais notre liberté est aussi une force dans le monde, ''notre'' force. Cependant, si tu parles avec les gens, tu découvriras qu'ils ont plus souvent confiance des limites de leur liberté que de leur liberté à proprement parlé. Ils te diront : "Liberté ? Mais de quelle liberté parles-tu ? Comment peut-on être libre quand la télévision nous bourre le crâne, quand les gouvernants nous trompent et nous manipulent, quand les terroristes nous menacent, quand les drogues nous réduisent à l'esclavage, et quand par dessus le marché, je n'ai pas assez d'argent pour m'acheter la moto que je voudrais ?" Et si tu y regardes d'un peu plus près, tu t'aperçeveras que ceux qui tiennent ces discours, sous couvert de se plaindre, sont en réalité ravis de savoir qu'ils ne sont pas libres. Au fond, ils se disent : "Ouf ! Nous voilà débarrassés d'un sacré poid ! Comme nous ne sommes pas libres, nous ne pouvons pas être responsables de ce qui nous arriveras..." Mais je suis sûr que personne ''personne'' n'est vraiment convaincu de ne pas être libre ; personne ne peut admettre qu'il fonctionne comme un mécanisme d'horlogerie implacable ou comme un termite. On peut trouver qu'il est très ''difficile'' de faire librement certains choix dans certaines circonstances : par exemple, entrer dans une maison en flamme pour sauver un enfant, ou s'opposer fermement à un tyran), et qu'il vaut mieux dire qu'il n'y a pas de liberté pour ne pas avouer qu'on préfère librement la solution de facilité, à savoir attendre les pompiers ou lécher la botte qui vous piétine. Mais, intérieurement, une voix s'obstine à répéter : "Si tu avais voulu..."


Si quelqu'on s'obstine à dire que les hommes ne sont pas libres, je te conseille de lui appliquer le test de philosophe romain. Dans l'Antiquité, un philosophe romain discutait avec un ami qui niait la liberté humaine et assurait que les hommes n'ont pas d'autres choix que de faire ce qu'ils font. Le philosophe prit sa canne et se mit à le frapper de toutes ses forces. "Arrête, ça suffit, arrête de me frapper !" criait l'autre. Mais le philosphe, sans cesser la bastonnade, continuait d'argumenter : "N'as-tu pas dit que je ne suis pas libre et que je n'ai pas le choix de faire autre chose que ce que je fais ? Alors, ne gaspille pas ta salive en me demandant d'arrêter : je suis un automate." Et le philosophe ne suspendit sa râclée que lorsque l'ami eut reconnu que le philosophe pouvait librement cesser de le battre. Le test est valable, mais je te conseille de ne l'utiliser qu'en dernier recours et toujours avec des amis qui ne connaissent pas les arts martiaux...
Si quelqu'on s'obstine à dire que les hommes ne sont pas libres, je te conseille de lui appliquer le test de philosophe romain. Dans l'Antiquité, un philosophe romain discutait avec un ami qui niait la liberté humaine et assurait que les hommes n'ont pas d'autres choix que de faire ce qu'ils font. Le philosophe prit sa canne et se mit à le frapper de toutes ses forces. "Arrête, ça suffit, arrête de me frapper !" criait l'autre. Mais le philosphe, sans cesser la bastonnade, continuait d'argumenter : "N'as-tu pas dit que je ne suis pas libre et que je n'ai pas le choix de faire autre chose que ce que je fais ? Alors, ne gaspille pas ta salive en me demandant d'arrêter : je suis un automate." Et le philosophe ne suspendit sa râclée que lorsque l'ami eut reconnu que le philosophe pouvait librement cesser de le battre. Le test est valable, mais je te conseille de ne l'utiliser qu'en dernier recours et toujours avec des amis qui ne connaissent pas les arts martiaux...
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