Récemment, le Congrès américain a décidé l’extension jusqu’en 2010 des réductions des taux d’imposition des dividendes et des plus values appliquées sur une base temporaire depuis 2003. Ces mesures sont critiquées par les démocrates aux Etats-Unis et par à peu près tout le monde en France. Elles ne seraient que des cadeaux faits aux riches sans portée économique réelle. La réalité est différente.
En effet, en 2004 et 2005, c’est-à-dire dès que ces mesures sont entrées en vigueur, les recettes fiscales du gouvernement fédéral américain ont augmenté de respectivement 8% et 9%. Leur augmentation s’est poursuivie au cours des 7 premiers mois de 2006 au rythme de 10% ! Et pendant le même temps l’économie américaine dans son ensemble a cru à raison de 3,9% par an. Ce qui a réduit le chômage outre-Atlantique à moins de 5%.
Un tel résultat s’explique aisément. Une baisse des taux de l’impôt représente une incitation à travailler et à investir. Ce qui fait croitre les revenus, donc l’assiette fiscale. Comme la variation relative des recettes fiscales est le résultat net des variations relatives du taux d’imposition et de des revenus des individus et des entreprises, si, par exemple une diminution d’un taux de 20% provoque une augmentation des revenus de 30%, au total les recettes de l’Etat augmentent de 10% ! Mais attention : l’effet net est positif uniquement si l’incitation à travailler et à investir est assez forte. Ce qui est le cas si elle s’applique aux impôts les plus élevés.
Une politique de réduction des taux d’imposition a déjà été pratiquée sous le Président Reagan. A l’époque, elle a été critiquée sous prétexte qu’elle aurait creusé les déficits budgétaires. En réalité, ces déficits étaient dus, comme dans l’Amérique de George W. Bush, à la croissance des dépenses fédérales ! Les diminutions des taux d’imposition avaient bien provoqué, comme aujourd’hui, une croissance des revenus de l’Etat.
Dommage que nos dirigeants ne comprennent pas qu’en baissant des taux d’imposition ils provoqueraient à la fois une croissance économique dont profiterait tout le monde et des recettes fiscales supplémentaires dont l’Etat français a bien besoin en ce moment.