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L’équilibre politique des forces n’est pas nécessairement figé et immuable : il évolue. C’est pourquoi nous observons aujourd’hui un renouveau du libéralisme et un regain de la critique de l’extension, jugée désormais excessive, de la sphère étatique. Le coût des transferts étatiques relativement à celui des gains à attendre des productions marchandes, s’est beaucoup élevé depuis la période d’étatisme triomphant du milieu du vingtième siècle. Ce qui rend plus avantageux, en définitive, un rééquilibrage réduisant les dimensions des Etats et laissant se développer davantage les échanges privés nationaux et internationaux, ce que l’on désigne par la « globalisation » des économies ou la crise des Etats qui n’est que l’autre aspect du même phénomène. La source de ces évolutions ne se trouve pas tant dans une meilleure analyse des inconvénients des transferts que dans un changement des conditions de l’activité des Etats. C’est la réduction de la dimension optimale des Etats, rendue souhaitable par la révolution de l’information et de l’organisation de la fin du vingtième siècle, qui en est la cause profonde et qui rend urgente la contraction de l’économie de transferts. Quand les prélèvements fiscaux sont relativement rentables et la centralisation des décisions plus efficace un Etat plus grand peut s’imposer parce que ses coûts sont plus faibles que ceux de plus petits Etats. Agissant sur un plus grand périmètre il peut multiplier ses interventions dans toutes les directions. Au contraire lorsque les coûts de prélèvement des impôts et de la centralisation vont croissant, des organisations de plus petites dimensions deviennent plus compétitives et les Etats doivent réduire leur périmètre. Il faut alors réduire leurs interventions, c’est-à-dire leurs transferts. | L’équilibre politique des forces n’est pas nécessairement figé et immuable : il évolue. C’est pourquoi nous observons aujourd’hui un renouveau du libéralisme et un regain de la critique de l’extension, jugée désormais excessive, de la sphère étatique. Le coût des transferts étatiques relativement à celui des gains à attendre des productions marchandes, s’est beaucoup élevé depuis la période d’étatisme triomphant du milieu du vingtième siècle. Ce qui rend plus avantageux, en définitive, un rééquilibrage réduisant les dimensions des Etats et laissant se développer davantage les échanges privés nationaux et internationaux, ce que l’on désigne par la « globalisation » des économies ou la crise des Etats qui n’est que l’autre aspect du même phénomène. La source de ces évolutions ne se trouve pas tant dans une meilleure analyse des inconvénients des transferts que dans un changement des conditions de l’activité des Etats. C’est la réduction de la dimension optimale des Etats, rendue souhaitable par la révolution de l’information et de l’organisation de la fin du vingtième siècle, qui en est la cause profonde et qui rend urgente la contraction de l’économie de transferts. Quand les prélèvements fiscaux sont relativement rentables et la centralisation des décisions plus efficace un Etat plus grand peut s’imposer parce que ses coûts sont plus faibles que ceux de plus petits Etats. Agissant sur un plus grand périmètre il peut multiplier ses interventions dans toutes les directions. Au contraire lorsque les coûts de prélèvement des impôts et de la centralisation vont croissant, des organisations de plus petites dimensions deviennent plus compétitives et les Etats doivent réduire leur périmètre. Il faut alors réduire leurs interventions, c’est-à-dire leurs transferts. | ||
Mais cet équilibre changeant des forces échappe à Bastiat. Il oublie qu’une certaine distribution de rentes politiques est indispensable à la stabilité du pouvoir, elle-même nécessaire à la défense de la loi et de l’ordre social. Il ne conçoit pas non plus que cet équilibre politique puisse avoir des déterminants objectifs et que, de ce fait, il puisse évoluer dans le temps. Sa faiblesse est de ne pas comprendre la « realpolitk » et sa dynamique autonome. Comme beaucoup de réformateurs il a une vision romantique de la réforme qui résulterait de l’initiative de quelques individus clairvoyants et déterminés dont les analyses soudain prévaudraient sur les erreurs et les illusions supposées de tous les autres acteurs. La puissance du seul raisonnement et de l’expression des idées permettrait ainsi de corriger et de changer en profondeur, et presque à volonté, les réalités sociales. Cette vision partielle, et idéalisée en un sens, de la société politique constitue ainsi à son tour une fiction, c’est-à-dire une utopie. | Mais cet équilibre changeant des forces échappe à Bastiat. Il oublie qu’une certaine distribution de rentes politiques est indispensable à la stabilité du pouvoir, elle-même nécessaire à la défense de la loi et de l’ordre social. Il ne conçoit pas non plus que cet équilibre politique puisse avoir des déterminants objectifs et que, de ce fait, il puisse évoluer dans le temps. Sa faiblesse est de ne pas comprendre la « realpolitk » et sa dynamique autonome. Comme beaucoup de réformateurs il a une vision romantique de la réforme qui résulterait de l’initiative de quelques individus clairvoyants et déterminés dont les analyses soudain prévaudraient sur les erreurs et les illusions supposées de tous les autres acteurs. La puissance du seul raisonnement et de l’expression des idées permettrait ainsi de corriger et de changer en profondeur, et presque à volonté, les réalités sociales. Cette vision partielle, et idéalisée en un sens, de la société politique constitue ainsi à son tour une fiction, c’est-à-dire une utopie. | ||
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[[wl:Jean-Jacques Rosa]] | [[wl:Jean-Jacques Rosa]] |