Différences entre les versions de « Gérard Dréan:Qu’est-ce que le libéralisme »

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Tordons d’abord le cou à la variante la plus connue de l’approche conséquentialiste : sa prétendue justification par la théorie néoclassique de l’équilibre général.
Tordons d’abord le cou à la variante la plus connue de l’approche conséquentialiste : sa prétendue justification par la théorie néoclassique de l’équilibre général.


On sait que Léon Walras a montré que, sous certaines conditions, le libre jeu des forces économiques conduit à un équilibre général et que son disciple Vilfredo Pareto a montré que cet équilibre est un optimum dans la mesure où il est impossible d’améliorer la situation d’un agent sans dégrader au moins autant celle d’un autre. Conclusion : il faut laisser jouer librement les forces économiques, car cela conduit automatiquement à l’optimum. On aurait ainsi « démontré mathématiquement la supériorité du libéralisme <ref>comme a dit Gérard Debreu, Prix Nobel d’économie 1983</ref>».
On sait que [https://www.wikiberal.org/wiki/L%C3%A9on_Walras Léon Walras] a montré que, sous certaines conditions, le libre jeu des forces économiques conduit à un équilibre général et que son disciple Vilfredo Pareto a montré que cet équilibre est un optimum dans la mesure où il est impossible d’améliorer la situation d’un agent sans dégrader au moins autant celle d’un autre. Conclusion : il faut laisser jouer librement les forces économiques, car cela conduit automatiquement à l’optimum. On aurait ainsi « démontré mathématiquement la supériorité du libéralisme <ref>comme a dit Gérard Debreu, Prix Nobel d’économie 1983</ref>».


Comme l’ont relevé d’innombrables auteurs célèbres ou obscurs<ref>Pour nous limiter à des succès de librairie contemporains, citons Pierre Bourdieu, Bernard Maris et Jacques Généreux</ref>, cette position ne résiste pas à l’examen. L’équilibre économique et les hypothèses sur lesquelles il repose, l’agent économique rationnel (le trop célèbre ''homo economicus'') et la concurrence « pure et parfaite » (qui est la négation de la concurrence réelle), ne sont en aucune façon des phénomènes réels ou réalisables, mais des constructions intellectuelles destinées à aider à la réflexion. Il en va de même de l’optimum de Pareto, dont rien ne permet de penser qu’il soit une situation particulièrement désirable. Le seul débat pertinent à leur sujet est de nature méthodologique : dans quelle mesure ces constructions imaginaires sont-elles utiles à la compréhension de la réalité <ref>A mon avis très peu, mais c’est un autre débat</ref>?
Comme l’ont relevé d’innombrables auteurs célèbres ou obscurs<ref>Pour nous limiter à des succès de librairie contemporains, citons Pierre Bourdieu, Bernard Maris et Jacques Généreux</ref>, cette position ne résiste pas à l’examen. L’équilibre économique et les hypothèses sur lesquelles il repose, l’agent économique rationnel (le trop célèbre ''homo economicus'') et la concurrence « pure et parfaite » (qui est la négation de la concurrence réelle), ne sont en aucune façon des phénomènes réels ou réalisables, mais des constructions intellectuelles destinées à aider à la réflexion. Il en va de même de l’optimum de Pareto, dont rien ne permet de penser qu’il soit une situation particulièrement désirable. Le seul débat pertinent à leur sujet est de nature méthodologique : dans quelle mesure ces constructions imaginaires sont-elles utiles à la compréhension de la réalité <ref>A mon avis très peu, mais c’est un autre débat</ref>?
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