Différences entre les versions de « Robert Nozick:De l'argument randien »

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Nous n'avons jusqu'à présent considéré qu'une seule partie du principe social de refus du sacrifice (ne sacrifiez pas autrui pour votre compte) et trouvé les arguments non convaincants. Tournons-nous maintenant vers l'autre partie de ce principe : ne vous sacrifiez pas pour autrui, vivez pour votre propre bien. "Vivre pour son propre bien veut dire que l'obtention de son propre bonheur est le plus haut but moral de l'homme."
Nous n'avons jusqu'à présent considéré qu'une seule partie du principe social de refus du sacrifice (ne sacrifiez pas autrui pour votre compte) et trouvé les arguments non convaincants. Tournons-nous maintenant vers l'autre partie de ce principe : ne vous sacrifiez pas pour autrui, vivez pour votre propre bien. "Vivre pour son propre bien veut dire que l'obtention de son propre bonheur est le plus haut but moral de l'homme."


Est-ce le cas ? Nous avons un exemple, donné par Miss Rand dans son roman Atlas Shrugged, qui semble incompatible avec ce principe. Dans le récit, John Galt risque sa vie pour sauver celle de Dagny Taggart, qu'il aime, et dit qu'il se tuerait si on la torturait pour le faire parler. Comment peut-il le faire ? Il dit à Dagny Taggart : "Ce ne serait pas un acte d'auto-sacrifice. Je ne veux pas vivre dans leurs conditions. Je ne veux pas leur obéir et ne veux pas vous voir endurer un assassinat prolongé. A mes yeux, il n'y aurait plus de valeurs à chercher après cela - et je me refuse à vivre sans valeurs." C'est assez incroyable. Car il semble en résulter que si Dagny Taggart devait souffrir et mourir tragiquement en raison d'une maladie, alors John Galt se suiciderait. Ce serait une terrible perte, mais John Galt, "l'homme parfait", a-t-il si peu de fibre et de ressources morales que la vie lui serait insoutenable même après (et l'agonie du moment suivant immédiatement sa mort aurait-elle un poids plus grand que la vie pouvant être vécue après que le temps eut fait son oeuvre) ? Sortirait-il de son repaire pour essayer de sauver sa vie, s'il avait la possibilité d'y rester, n'obéissant à personne et n'ayant pas à assister à son meurtre ?
Est-ce le cas ? Nous avons un exemple, donné par Miss Rand dans son roman Atlas Shrugged, qui semble incompatible avec ce principe. Dans le récit, John Galt risque sa vie pour sauver celle de Dagny Taggart, qu'il aime, et dit qu'il se tuerait si on la torturait pour le faire parler. Comment peut-il le faire ? Il dit à Dagny Taggart : "Ce ne serait pas un acte d'auto-sacrifice. Je ne veux pas vivre dans leurs conditions. Je ne veux pas leur obéir et ne veux pas vous voir endurer un assassinat prolongé. A mes yeux, il n'y aurait plus de valeurs à chercher après cela - et je me refuse à vivre sans valeurs." C'est assez incroyable. Car il semble en résulter que si Dagny Taggart devait souffrir et mourir tragiquement en raison d'une maladie, alors [https://www.wikiberal.org/wiki/John_Galt John Galt] se suiciderait. Ce serait une terrible perte, mais John Galt, "l'homme parfait", a-t-il si peu de fibre et de ressources morales que la vie lui serait insoutenable même après (et l'agonie du moment suivant immédiatement sa mort aurait-elle un poids plus grand que la vie pouvant être vécue après que le temps eut fait son oeuvre) ? Sortirait-il de son repaire pour essayer de sauver sa vie, s'il avait la possibilité d'y rester, n'obéissant à personne et n'ayant pas à assister à son meurtre ?


Galt sauverait-il la vie de Dagny Taggart, s'il savait que ce serait au prix de la sienne ? Ceci est-il compatible avec ses principes ? Cela signifierait-il qu'il n'était pas un égoïste ? Un voie stérile serait de dire [13] que c'est le bref instant de bonheur durant laquelle il sacrifie sa vie qui justifie le tout. Dans ce cas, en imaginant une situation où les deux seraient inconscients et où seul l'un des deux pourrait être sauvé par une tierce personne, préfèrerait-il être celui-là parce que dans cette situation il ne pourrait pas ressentir le bonheur de sauver sa vie ? Ou devons-nous imaginer que dans cette analyse de la situation, il préfèrerait que la vie de Dagny Taggart soit sauvée en raison du bonheur qu'il éprouverait au moment de l'analyse de cette éventualité ?
Galt sauverait-il la vie de Dagny Taggart, s'il savait que ce serait au prix de la sienne ? Ceci est-il compatible avec ses principes ? Cela signifierait-il qu'il n'était pas un égoïste ? Un voie stérile serait de dire [13] que c'est le bref instant de bonheur durant laquelle il sacrifie sa vie qui justifie le tout. Dans ce cas, en imaginant une situation où les deux seraient inconscients et où seul l'un des deux pourrait être sauvé par une tierce personne, préfèrerait-il être celui-là parce que dans cette situation il ne pourrait pas ressentir le bonheur de sauver sa vie ? Ou devons-nous imaginer que dans cette analyse de la situation, il préfèrerait que la vie de Dagny Taggart soit sauvée en raison du bonheur qu'il éprouverait au moment de l'analyse de cette éventualité ?
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