Différences entre les versions de « Eugen Böhm-Bawerk:Une nouvelle théorie sur le capital »

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On pourrait encore demander ce qu'on ferait, dans un état socialiste, de l'intérêt ainsi acquis ? Le garderait-on dans la caisse commune ? L'emploierait-on plutôt à augmenter les revenus du peuple, en élevant, par exemple, le prix de la journée de travail qui aurait été jusque-là de 4 F. à 6 F., grâce à ces revenus sociaux ? Ce serait encore gagner sur le produit du travail des ouvriers qu'on occupe à des détours de production très longs et très fructueux, et distribuer ensuite ce gain à tous, c'est-à-dire, pour la plus grande partie, à ''d'autres''. Si au travailleur occupé à reboiser, qui crée un produit futur de 5000 F. par le travail d'une seule journée, la société donne 6 F. par jour au lieu de 4 F., elle gagnera encore un intérêt de 4994 F. qu'elle pourra attribuer à d'autres personnes, à titre de co-associés à la fortune nationale. Mais ce serait là non point détruire l'intérêt, mais seulement le distribuer autrement.
On pourrait encore demander ce qu'on ferait, dans un état socialiste, de l'intérêt ainsi acquis ? Le garderait-on dans la caisse commune ? L'emploierait-on plutôt à augmenter les revenus du peuple, en élevant, par exemple, le prix de la journée de travail qui aurait été jusque-là de 4 F. à 6 F., grâce à ces revenus sociaux ? Ce serait encore gagner sur le produit du travail des ouvriers qu'on occupe à des détours de production très longs et très fructueux, et distribuer ensuite ce gain à tous, c'est-à-dire, pour la plus grande partie, à ''d'autres''. Si au travailleur occupé à reboiser, qui crée un produit futur de 5000 F. par le travail d'une seule journée, la société donne 6 F. par jour au lieu de 4 F., elle gagnera encore un intérêt de 4994 F. qu'elle pourra attribuer à d'autres personnes, à titre de co-associés à la fortune nationale. Mais ce serait là non point détruire l'intérêt, mais seulement le distribuer autrement.


Aucun vice rédhibitoire n'entache donc l'intérêt. Mais il va sans dire qu'on peut abuser de l'intérêt, de même que de toute institution humaine. L'intérêt confère une puissance légitime en elle-même, mais dont on peut faire un bon ou un mauvais usage. Nous ne voulons défendre ici que le bon emploi qu'on en peut faire : quant aux abus, nous les livrons volontiers à la condamnation la plus sévère. Et même nous ne voudrions pas terminer cette plaidoirie sans adresser à ceux que nous venons de défendre, aux heureux capitalites, un sérieux avertissement pour leur rappeler les charges et les devoirs de la possession !
Aucun vice rédhibitoire n'entache donc l'intérêt. Mais il va sans dire qu'on peut abuser de l'intérêt, de même que de toute institution humaine. L'intérêt confère une puissance légitime en elle-même, mais dont on peut faire un bon ou un mauvais usage. Nous ne voulons défendre ici que le bon emploi qu'on en peut faire : quant aux abus, nous les livrons volontiers à la condamnation la plus sévère. Et même nous ne voudrions pas terminer cette plaidoirie sans adresser à ceux que nous venons de défendre, aux heureux capitalistes, un sérieux avertissement pour leur rappeler les charges et les devoirs de la possession !


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