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(Page créée avec « {{Infobox Lysander Spooner}} {{titre2|Lysander Spooner:La constitution n'a nulle autorité|La constitution n'a nulle autorité|}} <div class="text"> La Constitution n’a nulle autorité ou obligation qui lui soit inhérente. Elle n’a nulle autorité ou obligation quelle qu’elle soit, si ce n’est comme contrat entre un homme et un autre. Or, elle ne prétend même pas être un contrat entre personnes actuellement vivantes. Au plus, elle prétend être un contr... ») |
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Puisque tout vote est secret (par scrutin secret), et puisque tout gouvernement secret est par nécessité une association secrète de voleurs, tyrans et assassins, le fait général que notre gouvernement, dans la pratique, opère par le moyen d’un tel vote prouve seulement qu’il y a parmi nous une association secrète de voleurs, tyrans et assassins, dont le but est de voler, asservir et — s’il le faut pour accomplir leurs desseins — assassiner le reste de la population. Le simple fait qu’une telle association existe ne prouve en rien que « le peuple des États-Unis », ni aucun individu parmi ce peuple, soutienne volontairement la Constitution. | Puisque tout vote est secret (par scrutin secret), et puisque tout gouvernement secret est par nécessité une association secrète de voleurs, tyrans et assassins, le fait général que notre gouvernement, dans la pratique, opère par le moyen d’un tel vote prouve seulement qu’il y a parmi nous une association secrète de voleurs, tyrans et assassins, dont le but est de voler, asservir et — s’il le faut pour accomplir leurs desseins — assassiner le reste de la population. Le simple fait qu’une telle association existe ne prouve en rien que « le peuple des États-Unis », ni aucun individu parmi ce peuple, soutienne volontairement la Constitution. | ||
Les partisans visibles de la Constitution, comme les partisans visibles de la plupart des autres gouvernements, se rangent dans trois catégories, à savoir : | |||
* Les scélérats, classe nombreuse et active ; le gouvernement est pour eux un instrument qu’ils utiliseront pour s’agrandir ou s’enrichir ; | |||
* Les dupes — vaste catégorie, sans nul doute, dont chaque membre, parce qu’on lui attribue une voix sur des millions pour décider ce qu’il peut faire de sa personne et de ses biens, et parce qu’on l’autorise à avoir, pour voler, asservir et assassiner autrui, cette même voix que d’autres ont pour le voler, l’asservir et l’assassiner, est assez sot pour imaginer qu’il est « un homme libre », un « souverain »; assez sot pour imaginer que ce gouvernement est « un gouvernement libre », « un gouvernement de l’égalité des droits », « le meilleur gouvernement qu’il y ait sur terre », et autres absurdités de ce genre ; | |||
* Une catégorie qui a quelque intelligence des vices du gouvernement, mais qui ou bien ne sait comment s’en débarrasser, ou bien ne choisit pas de sacrifier ses intérêts privés au point de se dévouer sérieusement et gravement à la tâche de promouvoir un changement. | |||
Or, nous avons un document — la Constitution — qui veut et prétend être un contrat, ou dont on prétend qu’il est un contrat ; un document rédigé il y a quatre-vingts ans, par des hommes qui sont tous morts aujourd’hui ; et n’ont jamais eu aucun pouvoir de nous lier nous ; un document qui (prétend-on) a néanmoins lié trois générations, (soit des millions d’hommes, et qui (prétend-on) va lier tous les millions d’hommes à venir ; mais que personne n’a jamais signé, scellé, ni remis, authentifié par un témoignage ou autrement ; un document que des gens qui ne sont qu’une poignée, comparés au nombre total de personnes qu’on veut qu’il lie ont jamais lu, ou même vu, ou verront ou liront jamais. Et parmi ceux qui l’ont jamais lu, ou le liront jamais, à peine deux personnes, et peut-être même pas deux personnes, ont jamais été d’accord ou seront jamais d’accord sur ce qu’il signifie. | Or, nous avons un document — la Constitution — qui veut et prétend être un contrat, ou dont on prétend qu’il est un contrat ; un document rédigé il y a quatre-vingts ans, par des hommes qui sont tous morts aujourd’hui ; et n’ont jamais eu aucun pouvoir de nous lier nous ; un document qui (prétend-on) a néanmoins lié trois générations, (soit des millions d’hommes, et qui (prétend-on) va lier tous les millions d’hommes à venir ; mais que personne n’a jamais signé, scellé, ni remis, authentifié par un témoignage ou autrement ; un document que des gens qui ne sont qu’une poignée, comparés au nombre total de personnes qu’on veut qu’il lie ont jamais lu, ou même vu, ou verront ou liront jamais. Et parmi ceux qui l’ont jamais lu, ou le liront jamais, à peine deux personnes, et peut-être même pas deux personnes, ont jamais été d’accord ou seront jamais d’accord sur ce qu’il signifie. |